29. Mon nom est Badger, Honey Badger

 

 

 

« – Vodka-Martini.
– Au shaker ou à la cuillère ?
– Qu’est ce que j’en ai à foutre ! »

 

Casino Royale

 

 

Quand j’ai un coup de mou, je relis ma To Do List.

Histoire de repartir dans la bonne trajectoire et de ne pas rester enlisée dans ma tête, qui peut être remplie d’ornières et de sables mouvants.

 

Au niveau physique sport régime médocs j’étais pas mal, mais j’ai décidé que mon petit rythme de croisière n’était plus suffisant.

Parce qu’on peut toujours s’améliorer, et ceux qui pensent le contraire sont des faignasses ou n’ont pas d’imagination. Point barre.

Moment intolérance nazie off.

 

 

Alors j’ai passé la fin de mon samedi après midi à confectionner un pain cétogène et des fat-bombs, mes premières, pour ingérer le maximum de lipides en un minimum de bouchées. Grosso merdo une fat-bomb, bombe de gras donc, c’est de l’huile de coco que tu fais fondre et que tu agrémentes de poudre de cacao non sucrée, de cannelle, de curcuma, ou de noix de macadamia broyées. On peut faire ça aussi avec du beurre de cacao.

Après on met la mixture dans des petits moules en silicone, au frigo quelques heures pour que ça durcisse, puis on s’en envoie quelques-unes dans le gosier tout au long de la journée.

 

Est ce que c’est bon? Là n’est pas la question mes amis. C’est pas vraiment dégueu, mais bon c’est pas des chocolats belges non plus. L’important c’est que ça augmente drastiquement ton ratio de lipides quotidien, et ça c’est bien quand tu fais un régime cétogène.

Et le pain céto, tu peux en manger une à deux tranches par jour, et dessus tu mets une tonne de beurre bio de la laiterie du village, avec une rondelle ou deux de chorizo ultra fort. Et ça c’est bon.  Bonus top à la vachette: ça cale bien.

 

 

 

 

Le dimanche matin je suis remontée sur mon elliptique que j’avais abandonné depuis quelques semaines, cause pas à la maison puis gros coup de fatigue. Ok, fini les excuses. Alors j’ai sué une demi heure sur le vélo de l’enfer, en écoutant des musiques motivantes, car c’est toujours mieux en musique, quoique tu fasses.

Puis je me suis faite coachée 10 minutes par mon fiston pour faire des abdos et des pompes. Ouais, c’est sa vision d’un cadeau réussi de la fête des mères.

Ok, il a 11 ans. Mais il est fan de Tibo inShape, et dans sa vie antérieure il a dû être instructeur chez les GI’s. Il est naturellement plus qualifié que moi en muscu.

 

 

Et finalement le matin suivant j’ai décidé d’arrêter de procrastiner le jogging. J’ai harnaché le chien, je me suis harnachée aussi, et je nous ai accrochés ensemble en espérant qu’il ne me fasse pas voltiger. J’ai fait mon parcours habituel de marche moitié joggant moitié marchant, en soufflant comme un bœuf et en me faisant pas mal tractée par le clebs.

 

Voilà, ça allait un petit peu mieux.

 

 

Mon chantier bien-être émotionnel, qu’il est chiant celui-là, avait bien avancé. J’ai trouvé de bons professionnels et je me suis improvisée maître d’oeuvre, ça marchait bien, d’une façon surprenante.
J’allais relancer les rendez-vous.

 

 

 

Un item reste sur la liste. Il me regarde, il me nargue, et il me dit: « pourquoi t’es pas foutue d’y arriver? t’as peur? T’es mal fichue à ce niveau là? »

 

Le putain « approfondissement de ma spiritualité ».

 

 

Sur mon chemin depuis 18 mois j’ai trouvé pas mal d’occasions pour m’y mettre. Il y a eu des moments calmes et silencieux où j’étais entourée par la beauté de la nature. Des endroits magnifiques, construits exprès pour ça, où j’étais portée par les prières des fidèles. Des personnifications géantes de Dieux, de Guides vers cet autre dimension que l’on peut voir si on trouve son 3ème œil.

 

 

Mais bon chez moi il reste fermé comme une moule pas cuite le noenoeil.

 

 

 

Alors certainement que ma méthodologie n’est pas la bonne.

 

Peut être que la spiritualité ne te tombe pas dessus inopinément, pendant un voyage, une visite?

Que partir pour se découvrir, quitter pour se retrouver, blublabla, c’est juste une pauvre philosophie de slogans de t-shirt à 17 euros?

En tout cas le tourisme spirituel ne fonctionne pas pour moi.

 

Je décidais donc de revenir aux bases en reprenant les définitions de la spiritualité.

 

 

D’après le Larousse: Qualité de ce qui est esprit, de ce qui est dégagé de toute matérialité. Ce qui concerne la doctrine ou la vie centrée sur Dieu et les choses spirituelles.

 

Et ben, waouh, tellement révélateur et aidant!! … et après tu t’étonnes que les gens ne regardent plus dans le dico  et se tournent vers Wikipédia.

 

 

Donc, d’après Wikipédia:

La notion de spiritualité (du latin ecclésiastique spiritualitas) comporte aujourd’hui des acceptions différentes selon le contexte de son usage. Elle se rattache conventionnellement, en Occident, à la religion dans la perspective de l’être humain en relation avec des êtres supérieurs (dieux, démons) et le salut de l’âme. Elle se rapporte, d’un point de vue philosophique, à l’opposition de la matière et de l’esprit ou encore de l’intériorité et de l’extériorité.

Elle désigne également la quête de sens, d’espoir ou de libération et les démarches qui s’y rattachent (initiations, rituels, développement personnel, Nouvel Age). Elle peut également, et plus récemment, se comprendre comme dissociée de la religion ou de la foi en un Dieu, jusqu’à évoquer une « spiritualité sans religion » ou une « spiritualité sans dieu »

 

 

OK. Donc si on élimine Dieu de l’équation, parce que notre introduction ne fût pas concluante, ça me laisse avec la piste philosophique d’une opposition corps/esprit, et je crois que j’en ai soupé de me battre avec mon corps. Là je suis plus à la recherche d’une cohésion corps et esprit. Allez les gars, faut bosser en équipe!! Synergie et tout et tout!

 

 

Sinon il y a la quête de sens, d’espoir et de libération. Ça tombe bien je suis en plein dedans. Donc je pourrai me rajouter quelques rituels la-dessus et je toucherai au but. Nan?

 

Si j’égorge un poulet, ça peut le faire? J’ai un chouette poulet en plastique qui fait pouët pouët, je suis certaine que le chien voudra bien me le prêter pour un petit rituel.

 

 

 

Je ne veux pas finir cette journée sans avancer, au moins d’un pas, sur le chemin de la spiritualité. Même si c’est un pas de la Macarena ou de Un Dos Très. Parce que je peux me déhancher aussi bien que Ricky Martin et que je ne lâcherai pas l’affaire.

 

Tout doit avancer dans cette liste.

 

 

 

La vie c’est le mouvement. S’enliser, se cacher dans des habitudes, refuser d’avancer, c’est niet. Parce que si tu ne veux pas te faire rattraper, tu cours plus vite.

Alors merde de merde, je vais l’approfondir cette spiritualité, à coup de pelle ou de marteau-piqueur s’il le faut.

 

 

 

 

Et c’est comme ça qu’a débarqué le honey badger.

Parce que finalement, je me suis décidée pour un truc simple, un truc d’enfant ou de tests de magazine  d’été: choisir un animal totem.

C’est un peu spirituel, un peu amusant, et pas trop compliqué. Il faut vraiment les bases pour moi.

 

 

Peut être qu’il va me guider dans la suite des événements.

 

 

Alors j’ai choisi l’animal le plus tenace, le plus agressif, le plus malin, le plus méchant, le plus résilient et sans peur que j’ai pu trouver, et c’est lui. Le Ratel, ou Blaireau à miel, mais c’est plus sympa en anglais: honey badger.

C’est un nuisible et les fermiers d’Afrique et d’Inde le détestent. Mais est ce que j’ai besoin d’un animal noble, sympathique et beau?

 

 

Le honey badger se bat contre des serpents, contre des hyènes, contre des lions. Au vu de sa taille, forcément des fois il perd et il se fait bouffer. Mais régulièrement, il parvient à s’enfuir et à décourager ses adversaires.  Pourquoi?

Parce qu’il est super chiant à tuer. Il n’en a rien à foutre des obstacles, des assaillants, de la difficulté, le honey badger.  Il n’abandonne jamais.

Ça demande trop d’efforts pour ses agresseurs, tout simplement.

Je suis fan.

 

 

Si la survie avait un emblème, ça serait lui.