34. Quatre

 

 

« Bonjour Chaussette. »

 

Danse avec les loups

 

 

Arpenter les sentiers c’est sympa. Avec un chien c’est mieux.

 

Alors oui c’est un billet où le clébard sera la tête d’affiche.

Il y aura des photos, il y aura des commentaires gnangnans sur la fidélité des canidés, il y aura du spray anti-puces, des poils, de la langue pendante et du langage chienchien à sa mèmère.

Désolée.

 

 

Quand on a adopté le iench j’ai voulu l’appeler Quatre. Option qui n’a pas été retenue, tout comme Patrick m’avait été refusé pour la tortue. Un vote familial majoritaire lui a préféré Caroline. Meh…

Et pour le chien, ben c’était l’année des N, alors Néo. Voilà, je suis entourée d’une famille de conservateurs. C’est moche.

 

Bref, dans ma tête  je l’ai longtemps appelé Quatre, puis j’ai glissé lentement vers le charmant petit surnom « Néné »

Alors pour Quatre, j’ai pu argumenter en expliquant que c’était comme mon 4ème enfant, en plus poilu et presque plus obéissant. Pour Néné, et bien facile, c’est un diminutif de Néo, n’est ce pas?

 

Ma perceptive Trollinette n’a pas été longue à me faire remarquer que Néné c’est comme un sein, et que crier néné!!! quand j’appelle le clébard dans un lieu public c’est pas hyper classe.

Ouais, mais ça m’amuse.

Un peu d’humour ça aide à faire passer certaines pilules, et j’aime bien le noir, sur mes fringues parce que c’est toujours seyant, ou dans mes inside jokes.

 

Néné c’est comme un sein. 4 c’est le stade de mon cancer.

 

Néo c’est le quatrième enfant que je ne voulais pas, que je n’aurai plus de toute façon car je ne suis plus fonctionnelle à ce niveau là, et en plus il perd ses poils. Voilà c’est la vie.

 

 

Alors comme la vie aime bien m’envoyer des petites blagounettes, je ne m’en prive pas non plus. Car avoir une date d’expiration c’est pas gégêne, mais ça aurait pu être bien pire. Ça aurait pu arriver à l’un de mes enfants.

Donc garder le sens de l’humour tu devras. Merci Yoda, toujours fidèle dans ma tête.

 

 

A un moment il faut se ressaisir, et je crois que 3/4 mois après le diagnostic j’étais arrivée au bout du bout du déni, de la colère, du choc. Toutes ces étapes du deuil de moi-même et de mon prévisionnel de vie que j’avais passées dans le désordre.

 

Et tandis que je mettais au point ma stratégie anti-cellules cancéreuses  et que je rentrais de plein fouet dans la bataille sur beaucoup de fronts, je me suis trouvée un partenaire.

Car pour gagner une guerre avoir de bonnes armes ne suffit pas:

il faut avoir de bon alliés.

 

 

 

Le berger blanc suisse a une espérance de vie de 12 ans.

 

C’est un chien de travail qui a besoin de dépenser son énergie, il faut lui faire des sorties quotidiennes. Il aime marcher, beaucoup beaucoup. Infatigablement.

 

Il protège son troupeau et considérera les enfants de la maison comme ses propres petits moutons humains à défendre.

 

C’est un bon gardien, il est attentif et vigilant. Ceci dit il n’est pas agressif.

 

Il s’attache beaucoup à son maître et lui est très fidèle, l’accompagne dans ses activités et est curieux de tout.

 

Mais il n’est pas exclusif et accepte d’obéir à plusieurs membres de la famille.

 

C’est un chien affectueux, sensible et câlin.

 

 

Et ce qui n’est pas écrit dans le descriptif de chien.fr:

 

Il est toujours, toujours, invariablement de bonne humeur.

 

Et il est canon, c’est le Brad Pitt des quatre pattes.

 

 

 

 

Tout ceci constitue un ensemble de raisons parfaitement logiques pour adopter ce chien.

 

Ce fût donc une décision longuement soupesée avec mon chéri, qui a finit par me convaincre en s’engageant à s’occuper du chien si mon plan « contenir le plus longtemps possible » rencontrait quelques failles.

 

Une décision prise avec rigueur en visant des objectifs multiples, tels que la continuité de mon activité physique et la présence d’un animal en plus du chat, car je bénéficiais déjà de la ronron thérapie, ce qui est bon pour le moral. Il y a des études scientifiques qui le prouvent.

 

Une décision raisonnable.

 

 

 

Ouais. Fuck that.

 

 

 

 

J’ai adopté le top model des clébards, il m’accompagne du matin au soir fidèlement avec son sourire de cabot, c’est mon compagnon de marche de l’extrême, il ne va jamais au grand jamais sur le canapé, et en plus il m’adore et je lui rends bien.

 

Avec ça, je ne soigne pas mon moral, je le bichonne.

 

 

 

 

 

 

 

Il est comment le Néné? Il est comment? Il est content?

C’est du beau Néne ça, oh oui il est beau!!!

C’est mon Néné!